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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/268

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nous avons vu exprimer à propos d’un théâtre allemand, voué au culte de Wagner à Paris, des sentiments qui sont les nôtres et que nous n’avons jamais dissimulés. Paris, le Parlement, l’Unité Nationale et d’autres journaux encore se sont indignés à la pensée que ce monsieur aurait son théâtre à Paris, pendant que nos compositeurs sont réduits à l’inaction, pour la plupart, faute d’une scène qui puisse accueillir leurs ouvrages. »

Dans la Renaissance musicale[1] du 15 janvier, M. Ed. Hippeau blâmait le projet de M. Neumann, prévoyant des scènes de désordre provoquées par les excitations de la presse. « Je vois très bien, disait-il, que, à la suite de la campagne d’intimidation entreprise par une partie de la presse, le public s’abstiendra ou sera insuffisant pour écarter la fraction turbulente qui organisera le tumulte. »

Il allait jusqu’à rechercher dans cette importation de la musique de Wagner en allemand, le machiavélisme du prince de Bismarck. « Et si M. Neumann n’était actuellement qu’un agent provocateur ? si tout le bruit mené autour de Lohengrin n’était destiné qu’à surexciter les esprits ou à les pousser à des violences ? C’est impossible, direz-vous, Eh ! qu’en savez-vous ?

Non, non, non ! de toute façon, il ne faut pas que

  1. La Renaissance musicale, journal hebdomadaire, succéda en 1881 à la Revue et Gazette musicale qui avait cessé de paraître en 1880, mais elle était rédigée dans un esprit beaucoup plus moderne. Elle avait pour rédacteur en chef M. Ed. Hippeau, wagnérien convaincu.