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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/274

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s’efforçait d’en montrer l’inanité. D’autre part, si Wagner a fort maltraité des compositeurs éminents, le moindre défaut des musiciens n’a-t-il pas toujours été le dénigrement de leurs confrères ? Les railleries d’Une Capitulation s’adressent plutôt au gouvernement de la Défense Nationale qu’aux Français en général et, d’ailleurs, le ton de cette farce de vaudevilliste est-il comparable à l’ardeur patriotique de Weber qui, en 1813, excitait à la revanche les âmes allemandes avec ses chants de guerre ?

L’auteur essayait, en outre, de rattacher les visées nouvelles du musicien contemporain aux idées réformatrices de Gluck, dont, à ses yeux, elles ne sont que l’application. L’affirmation me semble contestable et Wagner lui-même, qui a été si injuste pour Gluck, aurait protesté contre cette assimilation factice. Des partitions comme Tristan ou Siegfried, où apparaît si rarement la forme de la mélodie vocale, ne peuvent être considérées comme dérivant des drames lyriques de Gluck dans lesquels subsiste la division en airs, duos, trios et chœurs. Toutefois, cette filiation semble encore assez honorable à M. de Bricqueville. « Il est, dit-il, bien difficile de faire du nouveau et c’est encore se créer des droits au respect de la postérité que de mettre les vieilles théories en relief, de les analyser, de les rajeunir à propos et de leur valoir un triomphe définitif. »

Ce parallèle entre Gluck et Wagner est cher au