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des notes explicatives, par M. Jules de Brayer, dès 1879. La partition ayant été publiée quelques mois avant la représentation, M. Victor Wilder se livra, dans le Parlement des 23 mai, 27 juin, 4 et 11 juillet, à une étude approfondie du poème et de la musique. Sa conclusion sur le drame est que « tout ce mysticisme du Moyen-Âge est fort éloigné de l’esprit moderne et les souffrances d’Amfortas nous touchent infiniment moins que les tortures d’Œdipe ou de Prométhée. » Mais, en résumé, Parsifal, disait-il, « est peut-être le chef-d’œuvre du poète-compositeur, et je ne vois guère que Tristan où ses idées réformatrices soient appliquées avec autant de rigueur. Sa poétique s’affirme ici avec une hardiesse étonnante et se poursuit dans un esprit de logique impitoyable. »

Les deux premières représentations réservées aux patrons eurent lieu le 26 et le 28 juillet 1882. Les profanes ne furent admis à voir le drame de Wagner que le 30 juillet. Cette fois, beaucoup d’artistes français avaient accompli le voyage de Bayreuth. On y vit MM. Saint-Saëns[1], Delibes. Salvayre, Diémer. Camille Benoît, Vincent d’Indy, Jules de Brayer, le pianiste Planté, Fischer, le violoncelliste, Mme Judith Gautier, M. Lamoureux, M. Lascoux.

    guration théâtrale, une brochure in 32, à la librairie du Progrès artistique, Paris, 1879.

  1. M. Ed. Stoullig rapporte, dans un des articles sur Parsifal envoyés par lui au National, qu’à l’issue de la sixième représentation, M. Saint-Saëns lui disait : « On se sent bien petit garçon en entendant de pareils ouvrages… C’est égal, ajoutait-il, je voudrais bien savoir faire ça,… afin de faire autrement ! »