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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/293

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point pour cela l’esprit français ; mais on met naturellement en lumière ce qui est, dans l’esprit français, en contradiction avec les qualités propres de l’esprit allemand et ce dont l’imitation serait funeste pour nos qualités nationales. »

Ce que les Allemands ont de mieux à faire, à ses yeux, c’est de conserver leur propre originalité, de défendre leur indépendance intellectuelle, artistique et littéraire. Et par une ironie sévère pour ses compatriotes, il montre les intendants et les directeurs des théâtres allemands se précipitant dans Paris assiégé afin d’emporter pour leurs théâtres toutes les nouveautés en fait de pièces et de ballets.

Cette lettre fut aussitôt reproduite dans le Temps et citée en partie par M. Ch. Darcours, dans le Figaro du 21 février. Le chroniqueur reconnaissait qu’il fallait tenir compte à Wagner des déclarations favorables à la France contenues dans cette lettre. La publication de cet écrit, qui fut inséré, partiellement au moins, dans plusieurs journaux et réimprimé peu de temps après dans le volume des Souvenirs[1] de R. Wagner traduits par M. Camille Benoît, eut le bon résultat de faire oublier les torts de l’artiste à notre égard et de mettre un terme, — pour

  1. Un volume in-18. Charpentier, Paris, 1883, contenant l’Esquisse biographique (1813-1842), le récit de la composition, l’analyse et l’histoire de la représentation de Liebesverbot, — celle du retour à Dresde des cendres de Weber (1844) : — des souvenirs sur Spontini, sur Rossini, sur Schnorr, — l’histoire d’une symphonie, — la lettre à M. Monod et celle sur le Tannhœuser (1861) ; — enfin le récit de la mort et des funérailles de Wagner, par M. Cam. Benoît.