Aller au contenu

Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/307

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

annotations relevées par M. Ernst (Ménestrel des 12 et 19 octobre, 2 et 9 novembre 1884), reproduisit les successions harmoniques condamnées par Berlioz et s’attacha à en expliquer le fonctionnement logique. C’est d’ailleurs la première fois qu’en des articles de revue, on ait apprécié par l’analyse rationnelle la valeur d’une œuvre musicale.

L’année dernière (1er mai 1885). c’est le second acte de Tristan et Yseult qui a été exécuté au concert Lamoureux, ou du moins un fragment considérable interrompu à l’arrivée du roi Marke et de Melot. La scène d’amour excita un enthousiasme plus vif encore et plus général que le premier acte précédemment entendu. M. Fourcaud écrivit, le lendemain, dans le Gaulois, un dithyrambe sur les beautés musicales de ce fragment, mais il blâma M. Lamoureux de n’avoir pas fait entièrement exécuter le second acte.

L’éloge prononcé par M. Ch. Darcours, dans le Figaro du 11 mars, fut assez tiède.

« Le grand duo de Tristan et Yseult, qui remplit presque un acte, est traité sur un plan musical grandiose et développé avec les ressources d’un art incomparable, mais ce n’est point une scène d’amour, car la note du cœur n’y résonne pas une fois. Les enchevêtrements harmoniques les plus hardis, les combinaisons instrumentales les plus variées, les timbres amalgamés avec une habileté