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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/316

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premiers, ont compris et admiré le talent de Wagner, devant cette altitude d’apôtres du culte de Bayreuth prise dans ces derniers temps par certain groupe de jeunes littérateurs, de musiciens inédits, de journalistes affiliés qui, se prétendant seuls dépositaires de la pensée du maître, se sont érigés spontanément en chevaliers du Graal wagnérien. Ce que M. Hans de Wolzogen a tenté pour l’Allemagne, — diriger de Bayreuth les consciences, éclairer le zèle des Wagnervereine, — cette mission quasi religieuse, M. Éd. Dujardin, wagnérien convaincu et prosateur mallarméen, a voulu la remplir dans son pays. Il a donc, en 1885, avec l’appui d’un groupe de fanatiques, créé la Revue wagnérienne, uniquement destinée à l’étude des œuvres et des théories de Wagner et à la propagation de la « bonne nouvelle pour employer son style. Cette publication mensuelle est née au moment où commençait dans les concerts la vogue de R. Wagner auprès du grand public, c’est-à-dire au moment où le triomphe des œuvres du maître aurait dû suffire à sa gloire, et où semblait c’ore l’ère des vaines polémiques. C’est alors que M. Dujardin et ses amis se sont arrogé la fonction de développer dans les esprits l’intelligence du beau wagnérien et de nous prêcher un étrange catéchisme qui doit soumettre théâtre, peinture, philosophie, littérature, au règne des dogmes de Bayreuth.

La Revue dont je parle a publié, il est vrai, des articles sensés, bien pensés et bien écrits de MM. Four-