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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/41

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RICHARD WAGNER JUGÉ EN FRANCE

œuvres complètes), comprenant ses traductions d’Othello et du Marchand de Venise.

Le Capitaine Pamphile de Dumas venait de paraître. La Presse publiait en feuilleton Léo Burckhardt, drame en cinq actes de Gérard de Nerval, qui avait été joué sans succès à la Porte-Saint-Martin au mois d’avril. Tout Paris s’occupait alors de l’affaire Peytel, qui se jugeait aux assises de Bourg, et le Siècle insérait la protestation de Balzac qui s’était spontanément érigé en défenseur du meurtrier.

Muni de lettres de recommandation adressées par Meyerbeer à Léon Pillet[1], associé au directeur de l’Opéra, à Anténor Jolly, directeur de la Renaissance, à Schlesinger, éditeur de musique et propriétaire de la Revue et gazette musicale, à Habeneck, chef d’orchestre de la société des Concerts, Richard Wagner, après quatre semaines de séjour à Boulogne, arrive à Paris et va se loger dans une chambre meublée de la rue de la Tonnellerie, aux Halles.

« Tout d’abord, écrivait A. de Gasperini[2], Léon Pillet lui tend les bras. Schlesinger lui fait mille offres de service, Habeneck le traite d’égal à égal. » Wagner, qui espérait voir Rienzi reçu à l’Opéra, suivait avec un grand intérêt les représentations de la rue Le Peletier, tout en ne trouvant pas dans

  1. Léon Pillet, associé à cette époque à Duponchel, lui succéda en 1841 comme directeur de l’Opéra. Il occupa jusqu’en 1847 cette position qui fut alors rendue à Duponchel.
  2. La Nouvelle Allemagne musicale, Richard Wagner, par A. de Gasperini. 1 vol. in-8o, avec portrait et autographe, Paris, Heugel, 1866.