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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/43

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RICHARD WAGNER JUGÉ EN FRANCE

Conservatoire une ouverture pour Faust, de M. R. Wagner. Après cette répétition, les instrumentistes se regardèrent stupéfaits, se demandant ce que l’auteur avait voulu faire. Il ne fut plus question de ce projet[1]. Schlesinger ne se rebuta point. Il imagina de faire écrire à Wagner un opéra de demi-caractère pour le théâtre de la Renaissance qui jouait alors successivement des drames et des ouvrages lyriques. Le compositeur se souvint du libretto de son malheureux opéra joué à Magdebourg, Liebesverbot, dont la donnée lui parut propre à plaire à des spectateurs français. Anténor Jolly l’acceptait ; le vaudevilliste expérimenté chargé de l’adaptation du livret, — c’était, je crois, Dumersan, — s’acquittait, du propre aveu de l’auteur, très habilement de la traduction des paroles, quand la faillite du théâtre vint détruire les nouvelles espérances de Wagner. Pour comble d’infortune, il s’était décidé, pour se rapprocher du centre artistique, à louer un appartement rue du Helder. Il avait acheté des meubles. Le jour même où finissait son emménagement, il recevait avis du désastre.

Wagner eut l’occasion de faire entendre une de ses œuvres dans le neuvième concert de la Gazette musicale, offert par ce journal à ses abonnés le 4 février 1841, à la salle Valentino, rue Saint-Honoré.

  1. Cette ouverture a été ensuite achevée à Dresde, puis remaniée, réinstrumentée et jouée à Leipsig en 1855. Wagner n’a pas donné suite au projet d’écrire une symphonie sur le sujet de Faust. Liszt l’a repris pour son compte et a composé une Faust-Symphonie.