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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/49

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RICHARD WAGNER JUGÉ EN FRANCE

allait se rendre en Allemagne pour diriger les études de cet opéra. C’était un voyage long et dispendieux. Pour se procurer l’argent nécessaire à son retour dans son pays, il alla, dit Ch. de Lorbac, proposer à un éditeur quelques sonates pour le piano qu’il avait composées sur le modèle de celles de Beethoven. « Le marchand lui demanda des galops et des pots-pourris. » Schlesinger lui avait confié la partition de la Reine de Chypre à réduire pour le piano. C’était là une besogne de longue haleine. Wagner avait besoin d’une mise de fonds plus immédiate. Léon Pillet, auquel il avait proposé un opéra sur le sujet du Hollandais volant dont il lui avait communiqué le libretto écrit à Paris, lui offrit de lui acheter son poème pour le confier à un autre compositeur. Wagner vendit 500 francs son scenario qui, arrangé par Paul Foucher et Révoil, sous le nom du Vaisseau-fantôme, fut mis en musique par Dietsch et représenté sans succès à l’Opéra.

Muni de l’argent nécessaire à son voyage, emportant la partition du Hollandais volant composée dans sa maisonnette de Meudon, Wagner quitta Paris le 7 avril 1842 et vint à Dresde diriger les études de son Rienzi, qui fut représenté au théâtre royal le 20 octobre de la même année, avec un très grand succès. La Gazette musicale, en reconnaissance des services rendus par Wagner à la maison Schlesinger, annonce, le 30 octobre, la représentation de cet ouvrage à Dresde, relate le succès,