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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/52

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RICHARD WAGNER JUGÉ EN FRANCE

place, vacante depuis le décès de Morlacchi[1] lequel avait succédé à Weber dans cette charge officielle, fut donnée à Wagner vers la fin du mois de janvier 1843. Son premier acte d’autorité fut d’assister dans ses répétitions l’auteur d’Harold et de Roméo et Juliette, « ce qu’il fit avec zèle et de très bon cœur. »

Berlioz vit représenter pendant son séjour à Dresde, Rienzi et le Hollandais volant.[2] Voici en quels termes il apprécie les deux premières œuvres de Wagner, dans une lettre adressée à Ernst, le violoniste, et publiée le 12 septembre 1843[3] dans le Journal des Débats : — « L’opéra de Rienzi excédant de beaucoup la durée assignée ordinairement aux opéras en Allemagne, n’est plus maintenant représenté en entier ; on joue un soir les deux premiers actes et un autre soir les deux derniers. C’est cette seconde partie seulement que j’ai vu représenter ; je n’ai pu la connaître assez à fond pour pouvoir émettre à son sujet une opinion arrêtée ; je me souviens seulement d’une belle prière chantée au dernier acte par Rienzi (Tichatchek) et d’une marche triomphale bien modelée, sans imitation servile, sur la magnifique marche d’Olym-

  1. Morlacchi (Francesco), né à Pérouse en 1784, kapellmeister du roi de Saxe, mourut à Inspruck, le 28 octobre 1841.
  2. Cet opéra fut représenté à Dresde le 2 janvier 1843. Joué la même année à Berlin, il n’y obtint aucun succès.
  3. Cette lettre a pris place dans le IIe volume des Mémoires de H. Berlioz, avec ses Voyages en Allemagne, en Autriche et en Russie.