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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/59

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RICHARD WAGNER JUGÉ EN FRANCE

valiers, avec hennissements de chevaux et bien d’autres choses encore qu’on reconnaît, qu’on saisit quand on vous met le doigt dessus au moyen du petit prologue dont nous venons de parler. Nous persistons à dire, à répéter que ce genre de musique a fait son temps. »

En 1852, après la publication en Allemagne des deux ouvrages de Wagner, Opéra et Drame et Trois poèmes d’opéra précédés d’une communication à mes amis[1], l’occasion semble propice à Fétis pour s’ériger en défenseur des saines traditions et faire justice des théories subversives du compositeur allemand. Il insère dans la Gazette musicale (numéros des 6, 13, 20 et 27 juin, 11 et 25 juillet et 8 août 1852) un travail critique ayant pour objet : — Wagner, sa vie, son système de rénovation de l’opéra, ses œuvres comme poète et comme musicien, son parti en Allemagne, appréciation de la valeur de ses idées.

Cette étude présente une extrême importance, d’abord comme développement, mais surtout en raison de l’influence qu’elle a exercée sur les jugements ultérieurs de la presse et des artistes. Bien que n’ayant pas inventé la légende de la musique de l’avenir, Fétis, dans cette série d’articles que Baudelaire traite d’indigeste et abominable pamphlet, a

  1. Ces deux ouvrages avaient paru à Leipsig en 1852, le premier chez J-J. Weber, 3 vol. in-16, le second chez Breitkopf et Hœrtel, 1 vol. in-8o.