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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/80

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RICHARD WAGNER JUGÉ EN FRANCE

Émile Perrin qui, peu de temps après, devait succéder à Alph. Royer comme directeur de l’Opéra, rédigeait alors la critique musicale dans la Revue européenne. Grâce à la vogue parisienne, disait-il, « ces trois concerts ou plutôt cet unique concert trois fois exécuté, a suffi pour populariser le nom de M. Wagner plus que ne l’auraient pu faire dix années de succès dans tous les royaumes, duchés, principautés et villes libres d’Allemagne ». Le Figaro lui-même inséra une chronique de M. Albert Wolff sympathique à Wagner.

Le programme reproduit plus haut était accompagné d’un commentaire imprimé qu’Azevedo tourna en ridicule dans son feuilleton de l’Opinion nationale (31 janvier 1860). Musique sans mélodie…, chaos…, harmonie détestable, tels sont les termes catégoriques de son appréciation. « L’orchestration, mauvaise en elle-même, produit une sonorité puissante, une sorte de fièvre acoustique…, un sonorisme sans idées qui fait souffrir sans compensation d’aucune sorte… » Cette audition pénible lui inspire « un redoublement d’amour pour les motifs de la Clef du Caveau, si francs, si bien coupés, si naturellement classiques dans leur allure un peu vulgaire. » Mêmes conclusions de la part de Paul d’Ivoi, au Courrier de Paris. Le 30 janvier, le lundiste déclare que « la musique de M. Wagner, dont il juge le talent un talent respectable et qui a besoin d’être discuté sérieusement, — lui a fait éprouver le lendemain un grand plaisir au Matrimonio segreto de