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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/82

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RICHARD WAGNER JUGÉ EN FRANCE

aucun repos pour l’oreille. Si l’auteur a voulu peindre une tempête, il en a du moins rendu l’effet le plus pénible ; cela donne le mal de mer. » Il accorde des éloges au prélude de Lohengrin et au Chant des noces, à la marche, au chœur des pèlerins et à la fin de l’ouverture de Tannhœuser. L’introduction du 3e acte lui a fait mal à la tête et lui inspire une tendresse rétrospective pour le Matrimonio segreto.

En résumé, « M. Wagner est un musicien d’un très grand mérite, doué de facultés extraordinaires. Il y a dans ses compositions des traits nouveaux et inattendus, des effets de sonorité éclatante et superbe, d’ingénieux et de charmants détails, quelquefois, mais rarement, des phrases mélodiques d’une douceur extrême et d’une merveilleuse beauté, mais alors, croyant s’être trompé, il se lance à corps perdu dans le vague et dans l’obscur, dans l’insensé et dans l’impossible. »

Dans le Moniteur, Fiorentino (sous la signature : A. de Rovray) publia un article assez banal où revient l’éternelle plaisanterie sur la musique de l’avenir. Cependant, il s’efforça de montrer une certaine impartialité. — « L’ouverture du Vaisseau-Fantôme n’a pas été comprise…, l’Entrée solennelle des conviés au Warburg a fait grand plaisir. » Le Pèlerinage de Tannhœuser (introduction du 3e acte) a le tort « d’être d’une interminable longueur. Le Chœur des Pèlerins a été écorché d’une façon cruelle. La moitié des choristes chantait faux, l’autre ne chantait pas juste. Nous engageons M. Wagner à donner une