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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/95

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Au commencement et l’indécision froide du passage épisodique du milieu… Une phrase de quatre meures, répétées deux fois en montant d’une tierce, constitue la véhémente période à laquelle on ne trouverait peut-être rien en musique qui pût lui être comparé pour l’emportement grandiose, la force et l’éclat, et qui, lancée par les instruments de cuivre à l’unisson, fait des accents forts (ut, mi, sol) qui commencent les trois phrases, autant de coups de canon qui ébranlent la poitrine de l’auditeur. »

Il analyse enfin le prélude de Tristan et Yseult, mais il déclare qu’il ne l’a pas compris. — « J’ai lu et relu cette page étrange ; je l’ai écoutée avec l’attention la plus profonde et un vif désir d’en découvrir le sens : eh bien, il faut l’avouer, je n’ai pas encore la moindre idée de ce que l’auteur a voulu faire. »

Le critique passe ensuite à l’examen des théories de R. Wagner et il enferme son rival dans ce dilemme[1] : — « Si l’école de l’avenir dit telle et telle chose, — et il lui prête ses propres vues, — j’en suis ! — Si elle dit ceci et cela, — et il lui fait débiter toute sorte de propositions absurdes et subversives, — je n’en suis pas. Je lève la main et je le jure : non credo ! »

Ce manifeste était rédigé dans une forme trop

  1. L’article de Berlioz a été réimprimé dans son volume : À travers chants, Paris, 1862. C’est pourquoi je me suis abstenu de citer le passage sur l’École de l’avenir, passage reproduit d’ailleurs dans le Richard Wagner de A. de Gasperini et dans beaucoup d’autres écrits relatifs à Wagner.