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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/98

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du 1er mars, à la Revue des Deux-Mondes, après avoir discuté la musique de Wagner et rappelé l’éclatante rupture qui résulta du manifeste de Berlioz :

« Au fond, M. Wagner et M. Berlioz sont de la même famille ; ce sont deux frères ennemis, deux enfants terribles de la vieillesse de Beethoven qui serait bien étonné s’il pouvait voir ces deux merles blancs sortis de sa dernière couvée. M. Berlioz a un peu plus d’imagination et, en sa qualité de Français, plus de clarté que le compositeur allemand ; mais M. Wagner, qui a pris à M. Berlioz beaucoup de détails d’instrumentation, est un bien autre musicien que l’auteur de la Symphonie fantastique et de l’Enfance du Christ[1]. »

La brochure de M. Champfleury qui avait paru immédiatement après le premier concert du Théâtre-Italien fut réimprimée l’année suivante dans l’ouvrage du même auteur intitulé : Grandes figures d’hier et d’aujourd’hui (Balzac, Gérard de Nerval, Wagner et Courbet), augmentée de quelques pages où était relatée la réponse de Wagner aux critiques de Berlioz. Cette allusion rétrospective était suivie d’une attaque directe à l’opposition pédante de Bischoff, de Fétis et de Scudo.

Si le succès des concerts donnés au Théâtre-Ita-

  1. Cette dernière perfidie de Scudo dut porter à son comble l’irritation de Berlioz. Aussi écrit-il, avec soulagement, le 28 octobre 1864, à son ami Humbert Ferrand : — « Vous savez que notre bon Scudo, mon insulteur de la Revue des Deux-Mondes, est mort, mort fou furieux. Sa folie, à mon avis, était manifeste depuis plus de quinze ans. La mort a du bon, beaucoup de bon ; il ne faut pas médire d’elle. »