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Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/111

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du ministère d’État ou du surintendant des théâtres, prescrivant de suspendre les représentations. Il se peut cependant que, de part et d’autre, on se soit mis d’accord, à la suite d’une communication verbale, sur la nécessité de faire cesser un scandale public et que, pour ménager l’amour propre de Wagner, on l’ait prié de retirer lui-même son ouvrage.

Cette résolution, d’où qu’elle vînt, dut contrarier vivement l’administration de l’Opéra, car la salle était louée d’avance pour dix ou douze représentations[1] et une réaction se serait certainement produite en faveur de Wagner. Par une étrange ironie, ce fut justement le lendemain, lundi 23 mars, que fut jouée, précédée du Désert, de F. David, Grazioso, ballet en un acte de Petipa et Derley, musique de Th. Labarre, commandé pour tenir l’affiche en même temps que Tannhæuser. Grâce au talent de Mme Ferraris, cette œuvre médiocre obtint un certain succès.

  1. Giacomelli annonçait triomphalement que la recette de la troisième représentation s’élevait à 10,790 fr. 60. — « Ce chiffre n’avait pas été atteint depuis l’Exposition universelle ! »

    Celle de la première avait été de 7,491 francs, malgré le service de presse, celle de la seconde, de 8,415 francs. (Chiffres donnés par M. Nuitter en son article documentaire déjà cité).