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Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/117

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champion de Wagner contre la cabale victorieuse[1] ?


Seule, éclatante et superbe, armée d’une indignation généreuse, indignation de la vingtième année, une femme, une Tyndaride, a défié ces cohortes sifflantes[2].


Et sur l’éventail de Mme de Metternich, cassé par elle à la troisième représentation, il exhale un chant élégiaque qui débute ainsi : « Il est brisé, le bel éventail !… » Là-dessus, de sa plume facile, il improvise un poème en prose en huit strophes, tout imbues de souvenirs classiques et d’idylles rococo dans le goût du xviiie siècle. Malheureusement la légende de l’éventail brisé vient d’être détruite par le Journal des Débats (20 avril), parlant au nom de la princesse elle-même :

  1. La Revue et Gazette des Théâtres, par la plume de M. Ed. Bonneau, protestait aussi contre ces bouffonneries, la parodie n’étant admissible que lorsqu’elle raille un succès. Mais « le Tannhæuser n’existe plus et il ne faut pas rire des morts. Si nous avions le droit de refuser nos applaudissements aux essais audacieux de M. Wagner, il a le droit, à son tour, de demander notre silence pour son malheur ».
  2. Dans la Patrie du 3 avril, Franck-Marie avait déjà traité durement les siffleurs qui avaient osé insulter la princesse de Metternich.