Aller au contenu

Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 13 —

monté au Théâtre-Lyrique qu’à l’Opéra. « Mais le directeur de ce théâtre, après s’être plusieurs fois arrêté de lui-même à l’idée de monter Tannhæuser, dut y renoncer, faute d’un ténor à la hauteur des difficultés du rôle. »

Au bout de quelques mois, Wagner s’installa, 16, rue Newton, près de l’Arc de Triomphe, dans un joli hôtel démoli depuis. À ses réceptions du mercredi, on rencontrait Fr. Villot, conservateur des musées impériaux, auquel fut dédiée sa Lettre sur la musique, M. Émile Ollivier et Mme Ollivier[1], « cette jeune femme si charmante, si profondément artiste, si regrettée de tous ceux qui l’ont approchée », Hector Berlioz, Edmond Roche, Jules Ferry, que Gasperini appelle « un esprit élevé et délicat », Em. Perrin, Ch. Baudelaire, Champfleury, Léon Leroy et M. Ch. de Lorbac.

Wagner comprit bientôt qu’il n’obtiendrait rien des directeurs de théâtre et que son nom resterait sans effet sur le public s’il n’offrait aux Parisiens l’occasion d’entendre des fragments de ses œuvres ; dans ce but, il résolut de composer un programme de concert. Par les soins d’un

  1. M. Ém. Ollivier avait épousé en premières noces Blandine Liszt.