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Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/32

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Mais, loin de l’écouter, le maître, aux répétitions, affectait de le traiter en ennemi[1].

Dès lors, pour rendre son œuvre plus digne de l’honneur qu’on lui faisait, Wagner voulut, prétend-il, développer la première scène. Justement, le directeur lui objectait sans cesse que l’absence d’un ballet nuirait à son opéra. Le musicien s’ingéra donc de composer et d’offrir comme thème de ballet au chorégraphe la Bacchanale du Venusberg, tandis que A. Royer lui demandait d’intercaler un divertissement au second acte. Wagner heurta de front ainsi, comme à plaisir, en faisant paraître les ballerines au lever du rideau, les usages de l’Académie de musique, qui exigent que le divertissement soit exécuté à l’arrivée des abonnés. — « Un jour, il trouva, dit Gasperini, qu’il ne pouvait laisser perdre une si belle occasion d’éprouver devant le public français les idées qui, depuis quelques années, fermentaient dans sa tête, et il prit cette résolution bizarre, insensée, extrava-

  1. Voir le Journal des Débats du 27 avril.

    Voici comment était composé le haut personnel de l’Opéra en 1861. Vauthrot était chef du chant, il avait pour adjoint Croharé ; V. Massé dirigeait les études des chœurs. Accompagnateur : Prévost ; — directeur de la scène : M. Eug. Cordon ; — maître de ballet : M. Petipa, lequel vit encore retiré à Versailles ; — professeur de danse : Mme Taglioni.