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Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/38

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ne se rappellent pas que Wagner fût si irritable dans ses rapports avec les artistes. Il faut dire d’ailleurs, à sa décharge, qu’il fut, au cours des répétitions, malade pendant plusieurs semaines. Son humeur s’en ressentit.

La publication des Quatre poèmes d’Opéras[1], précédés d’une Lettre sur la musique à M. Frédéric Villot, fut une double maladresse, car les théories de Wagner sur le drame musical et sur la mélodie continue d’après lesquelles il avait écrit Tristan et la Tétralogie, quoique postérieures à la composition de Tannhæuser, furent considérées bien à tort comme ayant présidé à la conception de cet ouvrage, et vinrent donner un aliment nouveau aux plaisanteries faciles de la presse légère[2], qui égayait déjà les Parisiens avec les vicissitudes de Tannhœuser, les exigences[3] de Wagner, ses chi-

  1. Ce volume parut à la fin de décembre 1860, chez Bourdilliat. Il a été réimprimé en 1893 par la maison Durand, de compte avec la maison Calmann-Lévy.
  2. La cabale, selon M. Obin, « fut provoquée surtout par les écrits que Wagner fit paraître avant la première représentation, ou du moins ces écrits furent une arme terrible entre les mains des adversaires du compositeur ».
  3. D’après les chiffres tirés des archives de l’Opéra par M. Nuitter et publiés dans les Bayreuther Festspiel-