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Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/46

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de remplacer les vers blancs par des vers rimés et de rectifier les erreurs de rythme[1]. « M. Nuitter mit plusieurs mois à s’acquitter de la tâche qui lui avait été confiée. J’ai en mains la première feuille de sa traduction. Tous les vers soulignés de rouge sont ceux qui ont été refaits par lui. Or, le tribunal peut voir que, sur cette première feuille, qui représente à peu près le tiers de l’ouvrage, six ou sept vers seulement de la traduction primitive ont été conservés. »

Or, bien qu’il ne subsistât plus grand’chose de cette traduction, Richard Lindau, qui n’avait eu d’autre besogne que de préparer à Roche le mot à mot d’après le texte allemand, prétendait, par l’organe de son avocat, Me Marie, toucher des droits d’auteur et être nommé sur l’affiche et sur le libretto à côté de Roche et de M. Nuitter.

À cette prétention, l’avocat de Wagner répondait en contestant à un semblable traducteur les droits de collaborateur et demandait au tribunal d’accorder à Lindau

  1. « Plusieurs modifications furent encore apportées à la traduction, dit M. Nuitter, au cours des huit mois d’études consacrés à Tannhæuser. » En outre, suivant Gasperini, la scène nouvelle entre Vénus et Tannhæuser fut versifiée par M. Nuitter d’après le texte même que lui donnait Wagner, et c’est sur ces vers que Wagner aurait directement composé sa musique.