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Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/65

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cabale. Cette assertion est contredite par Franck-Marie, dans la Patrie. Il déclare que la plupart des journalistes avaient formé au milieu de l'orchestre un groupe d'où partaient les chut et les éclats de rire. Wagner dit aussi, dans sa lettre du 27 mars à ses amis d'Allemagne, que les journalistes s'avisèrent, pour faire tomber la pièce, « d'éclater en rires assez grossiers après des répliques sur lesquelles ils s'étaient entendus aux répétitions générales ». L'existence de la cabale fut dénoncée par Gasperini, dans la Gazette de Francfort ; par Giacomelli, dans la Presse Théâtrale (17 mars) ; par Victor Cochinat, dans la Causerie (17 mars) ; par Léon Leroy, au même journal (31 mars) ; par M. Jules Ruelle, dans le Messager des Théâtres. Ce critique, qui défendait bravement les innovations de Wagner et les passages sifflés, écrivait : « Le public de Carpentras, voulant faire tomber un troisième ténor, n'agit pas autrement. L'orchestre, car ce sont bien les stalles qui donnaient le branle, nous tenons à le constater, offrait le spectacle bien triste d'une cabale organisée. » Elle fut constatée par Édouard Schelle, auteur de Tannhæuser à Paris ou la troisième guerre musicale[1] et, bien qu'Allemand, peu favorable à Wagner.

  1. Brochure in-32, publiée à Leipzig, en 1861.