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Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/254

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dernières des Prostituées n’ignorent pas combien il importe à leur commerce de persuader ceux à qui elles livrent ou vendent leurs charmes, que le plaisir est réciproque, & qu’elles n’en reçoivent pas moins qu’elles en donnent. Sans cette imagination qui soutient, le reste serait misérable, même pour les plus grossiers libertins.

Y a-t-il quelqu’un, qui seul & séparé de tout commerce, puisse se procurer, concevoir même quelque satisfaction durable ? quel est le plaisir des sens capable de tenir contre les ennuis de la solitude ? quelque exquis qu’on le suppose, y a-t-il homme qui ne s’en dégoûte, s’il ne peut s’en rendre la possession agréable en le communiquant à un autre ? qu’on fasse des systêmes tant qu’on voudra ; qu’on affecte pour l’approbation de ses semblables, tout le mépris imagina-