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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1864, tome 1.djvu/493

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ACTE V, SCÈNE V.

terre et toute une mer remplies ! Vous avez fait aujourd’hui d’heureuses prières. Ce matin je n’aurais pas donné une obole pour dix mille de vos têtes. Écoutez, quelle allégresse !

(Les instruments et les cris continuent.)

sicinius, au messager.—Que les dieux te récompensent de tes bonnes nouvelles ; reçois le témoignage de ma reconnaissance.

le messager.—Nous avons tous grand sujet de rendre aux dieux de vives actions de grâces.

sicinius.—Sont-elles bien près des portes ?

le messager.—Sur le point d’entrer dans la ville.

sicinius.—Allons au-devant d’elles : allons augmenter de notre joie la joie publique.

(Ils sortent.)
(Les dames entrent accompagnées par les sénateurs, les patriciens et le peuple. Le cortège défile sur le théâtre.)

un sénateur.—Voyez notre patronne, celle qui a rendu la vie à Rome : convoquez toutes les tribus ; qu’on remercie les dieux, et qu’on allume des feux de joie : semez des fleurs devant elles ; surmontez par vos cris de reconnaissance les cris d’injustice qui bannirent Marcius : rappelez le fils par vos acclamations au retour de la mère ; criez tous : Salut, nobles dames, salut !

tous ensemble répètent et crient.—Salut, nobles dames, salut !

(Fanfares et tambours.—Ils sortent.)

SCÈNE V

La place publique d’Antium.
TULLUS AUFIDIUS paraît au milieu de sa suite.

aufidius, à un officier.—Allez, annoncez aux nobles de l’État que je suis arrivé : remettez-leur ce papier ; et, quand ils l’auront lu, dites-leur de se rendre à la place publique, où je confirmerai la vérité de cet écrit devant eux et devant le peuple assemblé. Celui que j’accuse est