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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 10.djvu/132

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MESURE POUR MESURE.

le clown.

Votre Seigneurie aperçoit-elle rien de mauvais dans sa figure ?

escalus.

Mais, non.

le clown.

Je suis prêt à supposer, la main sur le livre saint, que sa figure est ce qu’il y a de pire en lui. Or donc, si sa figure est ce qu’il y a de pire en lui, comment maître Écume aurait-il pu faire le moindre mal à l’épouse du constable ? Je le demande à Votre Honneur.

escalus.

Il a raison. Constable, que dites-vous à cela ?

coude.

D’abord, ne vous déplaise, la maison est une maison respectée ; ensuite, ce gaillard est un gaillard respecté ; enfin, sa maîtresse est une femme respectée.

le clown.

Sur ma parole, seigneur, son épouse est une personne plus respectée qu’aucun de nous.

coude.

Maraud, tu mens ; tu mens, méchant maraud ! Le temps est encore à venir où elle ait jamais été respectée avec homme, femme ou enfant.

le clown.

Monsieur, elle a été respectée avec lui-même avant qu’il l’épousât.

escalus, regardant Coude, puis le clown.

Quel est le plus sensé, ici ? Le magistrat, ou le délinquant ?

À Coude.

Est-ce vrai ?

coude, au clown.

Ah ! misérable ! ah ! maraud ! ah ! cynique Annibal !