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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 10.djvu/445

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SCÈNE XVIII.


Alarme. Retraite. Entrent Octave, Antoine ; Messala, Lucilius, prisonniers ; puis l’armée victorieuse.
octave, montrant Straton.

— Quel est cet homme ?

messala.

L’homme de mon général. Straton, où est ton maître ?

straton.

— Il est délivré de la servitude où vous êtes, Messala. — Les vainqueurs ne peuvent faire de lui que des cendres. — Car Brutus n’a été vaincu que par lui-même, — et nul autre n’a eu la gloire de sa mort.

lucilius.

— C’est ainsi que devait finir Brutus !… Je te remercie, Brutus, — d’avoir justifié les paroles de Lucilius.

octave.

— Tous ceux qui servirent Brutus, je les recueille.

À Straton.

— L’ami, veux-tu employer ton temps près de moi ?

straton.

— Oui, si Messala veut me présenter à vous.

octave.

— Faites-le, bon Messala.

messala.

Comment est mort mon maître, Straton ?

straton.

— J’ai tenu le glaive, et il s’est jeté dessus.

messala.

— Octave, prends donc à ta suite l’homme — qui a rendu le dernier service à mon maître.

antoine.

— De tous les Romains, ce fut là le plus noble. — Tous les conspirateurs, excepté lui, — n’agirent que par envie contre le grand César : — lui seul pensait loyalement à l’in-