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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11.djvu/369

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SCÈNE VII.

notre amour, — laissez-les s’essayer les premiers. Ainsi a fait votre fils ; — ainsi vous l’avez laissé faire ; ainsi je suis devenue veuve ; — et jamais je n’aurai assez de vie — pour arroser mon regret de mes larmes, — en sorte qu’il croisse et s’élève à la hauteur des cieux, — en souvenir de mon noble époux !

northumberland.

— Allons, allons, venez avec moi. Il en est de mon âme, — comme de la marée qui, ayant atteint son sommet, — s’arrête immobile entre deux directions. — J’irais volontiers rejoindre l’archevêque ; — mais mille raisons me retiennent. — Je me résous à aller en Écosse ; et j’y reste, — jusqu’à ce que l’heure et l’occasion réclament mon retour.

Ils sortent.

SCÈNE VII.
[Londres. La taverne de la Hure, dans East-Cheap.]
Entrent deux Garçons de cabaret.
premier garçon.

Que diable as-tu apporté là ? Des poires de messire-Jean ? Tu sais que messire Jean ne peut pas souffrir les messire-Jean.

deuxième garçon.

Par la messe, tu dis vrai. Une fois, le prince a mis un plat de messire-Jean devant lui, et lui a dit : Voici cinq messire-Jean de plus ; et, ôtant son chapeau, il a ajouté : À présent je vais prendre congé de ces six chevaliers jaunes, ronds, vieux et ridés. Ça l’a blessé au cœur, mais il l’a oublié.

premier garçon.

Eh bien donc, couvre-les et sers-les. Et vois si tu ne