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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11.djvu/467

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NOTES.

mers devinrent calmes et les vents un peu plus favorables, il arriva un navire par lequel le roi apprit les circonstances du débarquement du duc. Sur quoi il résolut immédiatement de retourner en Angleterre pour faire résistance au duc ; mais, par la persuasion du duc d’Aumerle (à ce qu’on croit), il resta jusqu’à ce qu’il eût tous ses navires et ses approvisionnements entièrement prêts pour le passage.

» Sur ces entrefaites il envoya le comte de Salisbury en Angleterre, pour y rassembler des troupes, par l’aide des amis du roi, dans le pays de Galles et le Cheshire, avec toute la rapidité possible, en sorte qu’elles fussent prêtes à l’assister contre le duc, dès son arrivée, car il comptait lui-même suivre le comte dans les six jours. Le comte, passant au pays de Galles, débarqua à Conway, et envoya des lettres aux amis du roi, et en Galles et en Cheshire, pour qu’ils levassent leurs gens et vinssent en toute hâte assister le roi : à laquelle requête tous se rendirent avec ; grand empressement et très-volontiers, espérant trouver le roi lui-même à Conway, si bien que, dans l’espace de quatre jours, ils étaient rassemblés au nombre de quarante mille hommes, prêts à marcher avec le roi contre ses ennemis, s’il avait été là en personne.

» Mais quand ils reconnurent l’absence du roi, le bruit se répandit parmi eux que le roi était sûrement mort : ce qui produisit une impression et une disposition si mauvaises dans les esprits des Gallois et autres que, malgré toutes les instances du comte de Salisbury, ils ne voulurent pas marcher avec lui, avant d’avoir vu le roi ; ils consentirent seulement à rester quinze jours pour voir s’il viendrait ou non ; mais, comme il n’arriva pas dans cet intervalle, ils refusèrent de demeurer plus longtemps, se dispersèrent et s’en allèrent ; au lieu que, si le roi était venu avant leur licenciement, ils auraient certainement forcé le duc de Hereford à l’aventure d’une campagne. C’est ainsi que les retards du roi firent arriver les choses selon le désir du duc et enlevèrent au roi toute occasion de recouvrer plus tard des forces suffisantes pour lui résister. » — Holinshed.

(12) « En cette année, presque par tout le royaume d’Angleterre, les vieux lauriers se flétrirent, et ensuite, contrairement à l’opinion de tous les hommes, ils reverdirent, — étrange spectacle qu’on supposa annoncer quelque événement inconnu. » — Holinshed.

(13)

Whilst we were wandering with the antipodes.

Ce vers a été retranché de l’édition de 1623.