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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11.djvu/521

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APPENDICE.


Comment le roi, étant quatre des chevaliers de sa chambre justiciés à mort par les Londriens, fut conseillé par les autres, prisonniers avec lui, de résigner sa couronne au duc de Lanclastre, comte d’Erby.


Quand le duc de Lauclastre eut mis dedans la Tour de Londres son cousin le roi Richard et ceux de son conseil, qu’avoir il voulait, la première chose que le duc fît, ce fut que tantôt il envoya quérir le comte de Warwich[1] (qui condamné était à user ses jours en île de Visque[2]), et le délivra de tous points ; et secondement il envoya ses messagers devers le comte de Northombellande et messire Henry de Persy son fils : et leur manda de venir devant lui, ainsi qu’ils firent. Après il entendit comme il pourrait être saisi de quatre gentils compagnons qui étranglé avaient son oncle le duc de Glocestre au château de Calais : et tant fit qu’il les eut tous quatre : et ne les eut point rendus pour vingt mille nobles. Si les fit mettre en prison, tous à part, à Londres. Le duc de Lanclastre, les consaux et les Londriens eurent conseil ensemble comment ils ordonneraient de Richard de Bordeaux, qui était mis dedans la grosse tour où le roi Jehan de France se tint une fois, cependant que le roi Édourd chevauchait au royaume de France. Premièrement ils regardèrent à son règne : et tous ses faits écrivirent et mirent par articles, et en trouvèrent vingt-huit, et puis s’en vinrent au château, qu’on dit la Tour, le duc de Lanclastre en leur compagnie. Quand ils furent venus jusque-là, ils entrèrent tous en la chambre où le roi était : auquel ne firent nulle révérence ; et lui furent au long tous ces articles : auxquels il ne répondit rien (car il vit bien qu’ils étaient véritables), fors ce qu’il dit que

  1. Warwick.
  2. L’île de Wight.