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Page:Sicard - Le Jardin du Silence et la Ville du Roy, 1913.djvu/144

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Que je voudrais m’ensevelir dans une église,
            Sous un vitrail de saint
Et porter, à jamais, sur mon corps qui s’épuise,
            Une robe de lin.

Temps des enfants de chœur et des aubes ravies
            Je me souviens de vous.
Ah ! mes livres disant à la Vierge Marie :
            « Ayez pitié de nous ! »

J’ai vu Lourdes, jadis, dans un pélerinage.
            Ma mère, près de moi,
Puisa l’eau de la source et fit sur mon visage
            Le signe de la croix.

Étais-je loin du ciel, heures pyrénéennes,
            Quand mes bras se tendaient
Vers le mystère blanc et vers la cantilène
            Du Gave qui coulait ?

Pourquoi n’ai-je gardé ma si vive innocence ?
            Pourquoi ai-je vécu ?
Pourquoi l’amour humain eut-il la préférence
            De mon cœur éperdu ?