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Page:Sicard - Le Jardin du Silence et la Ville du Roy, 1913.djvu/162

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J’ai dit : « Ces buis, ces pins, ces cyprès, cette source
            Que vous aimez déjà
Ne m’appartiennent plus. Reprenez votre course,
            Ne vous arrêtez pas.

Ne mêlez votre ardeur, fille de la jeunesse,
            Au triste enchantement
De faire d’un jardin un ami qui vous laisse
            Ne fusse qu’un moment.

C’est pour toujours que m’abandonne la terrasse
            Où vous vous reposez,
Pour toujours que la vie de ce petit espace
            De moi doit s’effacer.

Ne cueillez pas de souvenirs ; que votre bouche
            Au lieu de respirer,
Insulte le bonheur que mon âme farouche
            Voulait encor serrer.

N’aimez pas cette allée où l’ombre et le silence
            Se sont tant refletés.
N’aimez pas, croyez m’en, ô reine de Provence,
            Ma vaine royauté.