Aller au contenu

Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


― La légende au contraire est grave :
Dans les arcanes du passé
Avec du sang elle se grave,
Et le sang n’est pas effacé.

C’était au temps des dragonnades,
Les Cévennes étaient en feu ;
Vieillards, enfants, blessés, malades,
Les proscrits fuyaient en tout lieu.

Un de ceux-là qui pour Guillaume
Et sa cause avaient tout quitté,
Jeune, libre, hors du royaume
Vivait alors en sûreté.

Mais à ce long cri de souffrance :
« Là-bas on a besoin de moi, »
Dit-il, « il faut rentrer en France,
« Puisque l’on y meurt pour la foi ! »

Il part, les périls sont sans nombre ;
Il les brave, passe au milieu,
Et commence à servir dans l’ombre
La ligue des enfants de Dieu.