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Page:Signac - D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme, 1911.djvu/117

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VIII

L’ÉDUCATION DE L’ŒIL

Un progrès par génération. — Les peintres conspués sont les éducateurs. — Obstacles que rencontrent les coloristes. — Faute d’éducation, le public est insensible à l’harmonie et a peur de toute belle couleur. — C’est l éclat et non la facture des néo-impressionnistes qui choque.

1. Pourquoi donc la division, qui peut se prévaloir d’avantages que n’assurent pas les autres techniques, a-t-elle rencontré tant d’hostilité ? C’est qu’en France, on est rebelle à toute nouveauté d’art et, non seulement insensible, mais hostile à la couleur. (Songeons que notre guide national, le Joanne, au lieu de renseigner simplement, éprouve le besoin d’exciter le touriste au rire et à l’incompréhension devant les admirables colorations des Turner du South Kensington Muséum.)

Or, on avait contre l’art néo-impressionniste ce double grief : il constituait une innovation, et les tableaux exécutés selon sa technique brillaient d’un éclat inaccoutumé.

Il est inutile qu’on dresse ici la liste de tous les pein-