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Page:Signac - D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme, 1911.djvu/20

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DE DELACROIX AU NÉO-IMPRESSIONNISME

de petite dimension, et, par le jeu du mélange optique, obtiendront la résultante cherchée, avec cet avantage que tandis que tout mélange pigmentaire tend, non seulement à s’obscurcir, mais aussi à se décolorer, tout mélange optique tend vers la clarté et l’éclat. Delacroix se doutait bien des prérogatives de cette méthode :

« Teintes, de vert et de violet mis crûment, çà et là, dans le clair, sans les mêler. »

« Vert et violet : ces tons il est indispensable de les passer l’un après l’autre ; et non pas les mêler sur la palette. »

Et, en effet, ce vert, ce violet, couleurs presque complémentaires, mélangés pigmentairement eussent donné une teinte terne et sale, un de ces gris ennemis de toute peinture, tandis que, juxtaposés, ils reconstitueront optiquement un gris fin et nacré.

Le traitement que Delacroix imposait au vert et au violet, les néo-impressionnistes n’ont fait que le généraliser logiquement et l’appliquer aux autres couleurs.

Prévenus par les recherches du maître, renseignés par les travaux de Chevreul, ils ont instauré ce mode unique et certain d’obtenir à la fois lumière et couleur :

Remplacer tout mélange pigmentaire de teintes ennemies par leur mélange optique.

4. Toute teinte plate leur paraissant veule et éteinte, ils s’efforcent de faire chatoyer la moindre partie de leurs