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Page:Signac - D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme, 1911.djvu/31

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DOCUMENTS

éléments de leurs œuvres, ils pensent que l’artiste doit choisir et disposer ces éléments, et qu’un tableau composé linéairement et chromatiquement sera d’une ordonnance supérieure à celle qu’offrira le hasard d’une copie directe de la nature.

Pour la défense de ce principe ils citeraient ces lignes de Delacroix :

« La nature n’est qu’un dictionnaire, on y cherche des mots… on y trouve les éléments qui composent une phrase ou un récit ; mais personne n’a jamais considéré le dictionnaire comme une composition dans le sens poétique du mot. »

« D’ailleurs la nature est loin d’être toujours intéressante au point de vue de l’effet de l’ensemble… Si chaque détail offre une perfection, la réunion de ces détails présente rarement un effet équivalent à celui qui résulte, dans l’ouvrage d’un grand artiste, de l’ensemble et de la composition. »

13. Un grand reproche qu’on leur fait, c’est d’être trop savants pour des artistes. Or, nous verrons qu’il s’agit tout simplement de quatre ou cinq préceptes énoncés par Chevreul et que devrait connaître tout élève des écoles primaires. Mais montrons, dès à présent, que Delacroix réclamait pour l’artiste le droit de n’être pas ignorant des lois de la couleur.

« L’art du coloriste tient évidemment par certains côtés aux mathématiques et à la musique.

De la nécessité pour l’artiste d’être savant. Comment cette science peut s’acquérir indépendamment de la pratique ordinaire. »

14. Il est curieux de noter que, même dans les plus