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Page:Signac - D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme, 1911.djvu/56

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DE DELACROIX AU NÉO-IMPRESSIONNISME

avec les ombres et les lumières, en un ensemble harmonieux et coloré, d’un équilibre parfait, où rien ne détonne. Nettement la mélodie se dégage des multiples et puissants éléments qui la composent. Delacroix a enfin atteint l’unité dans la complexité et l’éclat dans l’harmonie, que toute sa vie il avait recherchés.

14. Pendant un demi-siècle, Delacroix s’est donc efforcé d’obtenir plus d’éclat et plus de lumière, montrant ainsi la voie à suivre et le but à atteindre aux coloristes qui devaient lui succéder. Il leur laisse encore beaucoup à faire, mais, grâce à son apport et à son enseignement, la tâche leur sera bien simplifiée.

Il leur a prouvé tous les avantages d’une technique savante, de combinaison et de logique, n’entravant en rien la passion du peintre, la fortifiant.

Il leur a livré le secret des lois qui régissent la couleur : l’accord des semblables, l’analogie des contraires.

Il leur démontre combien une coloration unie et plate est inférieure à la teinte produite par les vibrations d’éléments divers combinés.

Il leur assure les ressources du mélange optique, permettant de créer des teintes nouvelles.

Il leur conseille de bannir le plus possible les couleurs sombres, sales et ternes.

Il leur enseigne qu’on peut modifier et rabattre une teinte sans la souiller par des mixtures sur la palette.