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Page:Signac - D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme, 1911.djvu/76

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DE DELACROIX AU NÉO-IMPRESSIONNISME

somptueuses, peuvent-ils prétendre à dépasser en luminosité et en coloration les impressionnistes, qui ternissent et grisent les couleurs pures de la palette simplifiée.

3. Ce n’est pas assez que la technique de la division assure, par le mélange optique d’éléments purs, un maximum de luminosité et de coloration : — par le dosage et l’équilibre de ces éléments, selon les règles du contraste, de la dégradation et de l’irradiation, elle garantit l’harmonie intégrale de l’œuvre.

Ces règles, que les impressionnistes n’observent que parfois et instinctivement, sont toujours et rigoureusement appliquées par les néo-impressionnistes. Méthode précise et scientifique, qui n’infirme pas leur sensation, mais la guide et la protège.

4. Il semble que, devant sa toile blanche, la première préoccupation d’un peintre doive être : décider quelles courbes et quelles arabesques vont en découper la surface, quelles teintes et quels tons la couvrir. Souci bien rare à une époque où la plupart des tableaux sont tels que des photographies instantanées ou de vaines illustrations.

Reprocher aux impressionnistes d’avoir négligé ces préoccupations serait puéril, puisque leur dessein était manifestement de saisir les arrangements et les harmo-