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Page:Signac - D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme, 1911.djvu/90

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DE DELACROIX AU NÉO-IMPRESSIONNISME

permettre le dosage ; — sans balayage, pour assurer la pureté ; — de dimension proportionnée au format du tableau et uniforme pour un même tableau, afin que, à un recul normal, le mélange optique des couleurs dissociées s’opère facilement et reconstitue la teinte.

Par quel autre moyen, noter avec précision les jeux et les rencontres d’éléments contraires : la quantité de rouge dont se teinte l’ombre d’un vert, par exemple ; l’action d’une lumière orangée sur une couleur locale bleue ou, réciproquement, d’une ombre bleue sur une couleur locale orangée ?… Si l’on combine autrement que par le mélange optique ces éléments ennemis, leur mixture aboutira à une teinte boueuse ; si on balaye les touches les unes sur les autres, on courra le risque des salissures ; si on les juxtapose en touches même pures, mais imprécises, le dosage méthodique ne sera plus possible et toujours un des éléments dominera au détriment des autres. Cette facture a encore l’avantage d’assurer à chaque pigment coloré son maximum d’intensité et toute sa fleur.

2. Cette touche divisée des néo-impressionnistes, c’est — discipliné à la nouvelle technique — le même procédé que la hachure de Delacroix et que la virgule des impressionnistes.

Elles ont, ces trois factures, un but commun : donner à la couleur le plus d’éclat possible, en créant des