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Page:Silvestre - Les Ailes d’or, 1891.djvu/182

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LES AILES D’OR
LES CANCALAISES

Les hommes sont partis : sur le bord de la mer,
Jusqu’à l’heure où viendront s’y pencher les étoiles,
Les femmes resteront ; leurs doigts tissent des toiles ;
Mais leur rêve, tantôt charmant, tantôt amer,
Suit dans l’azur profond l’aile blanche des voiles.

LA MORT D’ORPHÉE

Sous le thyrse qui vole et le cuivre qui tonne,
Orphée est étendu ; les Ménades en chœur,
Comme une grappe mûre échappée à la tonne,
Foulent, en bondissant, sous leurs pieds nus, son cœur ;
Et son chef, que brandit leur caprice vainqueur,
Semble un astre sanglant sur l’or d’un ciel d’automne.