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Page:Silvestre - Les Ailes d’or, 1891.djvu/191

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AMARA

À FRANZ SERVAIS

I

Si tu ne sens plus rien qui t’invite à la lutte
Entre le ciel désert et l’abîme béant,
Morne, et sans te raidir aux terreurs de la chute,
Laisse le poids des jours te rouler au néant.

Ne ferme pas les yeux : regarde, sans colère,
S’ouvrir un gouffre au bout de tes espoirs penchants :
Aux cœurs lassés la paix est encore un salaire,
Et le silence est doux à qui n’a plus de chants.