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Page:Silvestre - Les Ailes d’or, 1891.djvu/283

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LES AILES D’OR

Et je n’ai pas maudit l’abandon de mes rêves.
Le rapide déclin de mes jours radieux,
Le vol désespéré de mes tendresses brèves,
Ni dérobé ma lèvre au baiser des adieux.

Ainsi que des oiseaux dont les ailes blessées
Font neiger des blancheurs vagues sur le chemin,
J’ai laissé vers l’azur retourner mes pensées,
Et vers leurs vains débris tendu ma triste main.

Mais rien ne redescend de l’abîme où tout monte.
Le ciel est un linceul à l’inombrable pli,
Et je n’ai, dans mon cœur, rien maudit que la honte
D’y voir mon regret même étouffé sous l’oubli !