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Page:Simon - L'écrin disparu, 1927.djvu/144

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L’ÉCRIN DISPARU

À la fin, Monsieur Parizot reprit :

— Je ne vous fais aucune menace, mais comprenez vous-même, qu’il faut mettre fin à une situation intolérable. Songez que monsieur Giraldi, à son insu, nourrit et abrite chez lui l’homme qui a tué son fils !… Il le voit, lui parle chaque jour…

— Ah !… si vous saviez, s’écria la malheureuse, combien j’ai déjà souffert de cela…

Ils n’eurent pas le temps d’en dire davantage : un léger bruit de pas, dans une allée voisine, les fit tressaillir tous deux…

— Levez-vous commanda précipitamment le reporter : que l’on ne vous voie pas dans cette prostration…

Toute chancelante, elle se redressa, passant un mouchoir sur ses yeux, puis avec un accent de supplication :

— N’est-ce pas, Monsieur, que vous ne me dénoncerez pas ?…

Sans que le temps lui eût permis de formuler une réponse, l’attention de Parizot fut absorbée en voyant apparaître à l’extrémité de l’allée, Madeleine d’Aisy qui, sur le conseil du Vicomte son mari, venait s’enquérir de Lédia qu’on attendait pour le dîner.

Le reporter et Madame Giraldi n’avaient pas encore échangé leur pensée, relativement à l’apparition de Madeleine, quand soudain une détonation brève, vibra dans l’air. Les deux interlocuteurs eurent un tressaillement mais ne s’interrogèrent pas, tant fut prompte la rapidité de l’action. Avant qu’un mot fût sorti de leurs lèvres, la Vicomtesse Madeleine tombait sans vie à quelques pas d’eux, frappée d’une balle de revolver.


X

ÉVASION.


Deux jours s’étaient écoulés, depuis qu’aux appels de Parizot et de Lédia, Madeleine d’Aisy avait été relevée et portée sans connaissance dans sa chambre, atteinte d’une balle au côté droit.

Le chirurgien venu en hâte de l’Hôtel-Dieu, ne pouvait répondre de la blessée, qui était toujours dans le coma. Une nouvelle descente de la Police n’aboutit, faute de renseignements à aucune arrestation. Toutefois, ordre fut donné à tous les hôtes du Parc des Cyprès d’avoir à garder la résidence et nul autre sans