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Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/159

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immédiat avec chacun de nous, ne pouvaient que l’amener tout droit à inviter l’âme à se rattacher à sa source, et à se rendre chaque jour plus digne de s’unir à son Créateur. Que ce soit là en effet la pensée dominante du Judaïsme, qu’on rencontre cette pensée au fond de tous ses enseignements, c’est ce dont il est facile de se convaincre. La trace en est répandue dans tous les écrits que la doctrine israélite a produits dans le cours de son établissement à travers les siècles, et il serait même permis d’ajouter qu’elle n’a été si prodigue de prescriptions et de pratiques religieuses, que parce qu’elle a eu toujours en vue de mettre l’homme sur la voie de sa destinée, de l’y retenir et de l’y faire persévérer.

Ici les textes abondent sous notre plume et nous n’avons que l’embarras du choix. Lorsque Moïse s’adressant au peuple assemblé « Écoute Israël, l’Éternel est notre Dieu, l’Éternel est un. Tu l’aimeras de tout ton cœur, de toute ton âme et de tous tes moyens ; tu porteras tes enfants à la connaissance de ce Dieu, tu les en pénétreras profondément ; tu leur parleras de ce Dieu toujours ; tu méditeras aussi ses commandements avec eux ; ce sera là ton entretien soit dans ta maison, soit en chemin, en te couchant et en te levant ; fais de la connaissance de ce Dieu l’ornement de ta raison ; puises-y les principes qui doivent diriger tes actions comme tes intentions ; que ta maison enfin soit le sanctuaire de la vertu et de la piété ; qu’on n’y brûle aucun encens impie, que tout y respire la sainteté[1] ». Ne trouve-t-on pas dans ces recommandations du grand législateur la preuve qu’il ne croyait à l’homme d’autre destinée que celle de se rapprocher de Dieu, et de devenir saint comme lui en l’imitant dans ce qu’il a de

  1. 6e chapitre du Deutéronome et suivants paraphrasés.