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Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/375

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alors déjà, qu’elle eût pu entreprendre de combattre avec succès l’égoïsme païen, et d’implanter. à jamais sa domination dans le monde. Mais comme elle était elle-même païenne, elle souffrait du même mal que les autres ; et c’est là le motif pour lequel ses lois, qui sont vraiment admirables par l’esprit de justice qu’elles respirent, perdent immensément en ce qu’elles ne portent point sur elles le cachet d’amour qui relève tant les modernes législations.

Cependant à qui revient la gloire d’avoir apposé ce précieux cachet aux législations modernes ? Au Christianisme, sans doute, mais au Christianisme continuant le Judaïsme et s’inspirant sous ce rapport de la doctrine israélite depuis l’Alpha jusqu’à l’Oméga.

Si le lecteur, en nous suivant dans ce que nous venons de dire de Rome et d’Athènes, a reporté un instant sa pensée sur Jérusalem qui est après tout le but auquel il nous faut toujours revenir, il n’aura pu qu’augurer favorablement de la différence entre la législation juive et les législations païennes. Et cela, à priori, pour deux motifs. D’abord, parce que la loi sinaïque, malgré les assauts qu’elle a subis, est restée debout, incorporée dans un peuple dont les restes épars dans tout l’Univers sont unis entre eux : c’est la meilleure et la plus palpable des preuves que, dès l’origine, elle a été assise sur des principes qui lui ont permis de demeurer intacte. Ensuite, parce que cette même loi est parvenue à se faire accepter des nations civilisées, comme base des codes qu’elles se donnent successivement à leurs moments de régénération civile et politique. Aujourd’hui, il existe encore des Israélites ayant pour guide le Pentateuque comme les Hébreux des temps passés, et se trouvant parfaitement de la morale biblique pour l’entretien de leurs rapports avec le citoyen du dix-neuvième siècle. Mais il n’existe plus de