persécuté ; un méchant persécute un autre méchant, Dieu est avec le persécuté ; en un mot, le persécuté, quel qu’il soit, méchant ou juste, est toujours aimé de Dieu et devient l’objet de sa prédilection[1]. »
Jésus dit encore : « Que votre parole soit oui, oui, non, non[2]. » N’est-ce pas là exactement l’enseignement de la Synagogue ? « Que ta réponse affirmative ou négative soit toujours la sincère expression de la vérité[3]. »
Jésus continue : « Si quelqu’un te frappe à la joue droite, présente-lui aussi l’autre[4]. » Mais le tendre Jérémie n’avait-il pas déjà classé parmi les bienheureux celui qui savait présenter sa joue à l’insulteur[5] ? Mais le courageux Isaïe n’avait-il pas raconté comment il avait su lui-même présenter le dos à ceux qui voulaient le frapper, et la joue à ceux qui voulaient le défigurer[6] ? » David aussi ne s’était-il pas déjà écrié : « Ils ont labouré sur mon dos et y ont tracé des sillons à leur volonté[7] ? »
Jésus dit encore : « Si quelqu’un veut plaider contre toi et t’ôter ta robe, laisse lui encore ta tunique ; et si quelqu’un te veut contraindre d’aller une lieue avec lui, fais-en deux[8]. » Mais qu’est-ce là autre chose qu’une gracieuse forme donnée à la pensée biblique sur la nécessité de se montrer en toute circonstance calme, humble et modeste, pensée qui, du temps de Jésus, s’était déjà fort admirablement personnifiée en Hillel, ce docteur aux sentiments si doux et au caractère si angélique ?
Jésus dit enfin : « Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi[9] » Eh !
- ↑ Midrasch Kabileth, chap. XLV.
- ↑ Mathieu, chap. V, v. 37.
- ↑ Talmud, traité Baba Meziah, p. 19 ; comparez Maïmonide Iad Hachsaka Hilchoth Déath, chap. V, v. 13.
- ↑ Math., chap. V, v. 39.
- ↑ Lamentations, chap. I, v. 27.
- ↑ Isaïe, chap. I, v. 6.
- ↑ Psaumes, chap. CXXIX, v. 3.
- ↑ Matth., chap. V, v. 40 et 41.
- ↑ Matth., chap. V. v. 42.
