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Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/63

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Dieu est savant et sage[1]. » « Si le Dieu clément et sage, ne faisait éclater sa miséricorde sur vous, il punirait à l’instant le parjure. Si la clémence et la bonté divines ne veillaient sur vous, ce mensonge aurait attiré sur vos têtes un châtiment épouvantable. Rendez grâce à la bonté et à la miséricorde du Très-Haut, implorez sans cesse l’indulgence du ciel, car le Seigneur est clément ; la miséricorde est son partage ; il fera grâce à celui qui, touché de repentir, se corrigera[2]. »

Il est donc bien vrai que, dans les Évangiles comme dans le Coran, se trouvent les plus purs enseignements sur les attributs moraux de Dieu. Nous avons tenu à en reproduire textuellement les traits les plus saillants, afin de convaincre ceux qui seraient le moins disposés à y croire. Et, en vérité, nous comprendrions qu’on en pût douter au premier abord. Car, si l’on voulait se borner à un simple exposé des doctrines musulmane et chrétienne, et mettre en regard de cet exposé les règles pratiques, on trouverait certainement que les sectateurs et même les fondateurs des deux nouvelles religions se sont trop souvent, hélas ! écartés de ces magnifiques et consolants enseignements sur la justice et la bonté de Dieu. Si c’était ici le lieu de le faire, nous pourrions montrer Jésus et Mahomet infligeant un démenti formel à la justice divine, en déclarant le péché inexpiable pour le coupable mort dans l’impénitence et le menaçant des feux éternels de l’enfer ; nous pourrions leur reprocher d’avoir dénié l’espoir du salut à tout homme qui ne marche pas sous leur bannière religieuse, ce qui nous permettrait d’élever au-dessus de leurs affligeantes déclarations, pour la leur opposer, la parole autrement conforme à la bonté divine,

  1. Coran, chap. VI, v. 83.
  2. Coran, chap. XXIV, LXXI, LXXVII et CXIII.