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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1879-1880, Tome 2.djvu/180

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l’école centrale de la haute-loire

Séparer, ces contrées pour les envoyer à des lycées différents, ce serait diviser ce que la nature a réuni et contrarier des habitudes, peut-être essentielles au bien-être de ceux qui les habitent.

3o Par un besoin plus grand d’instruction ; parce que l’éloignement des grandes villes et la difficulté des communications y ont nécessairement retardé la culture des lettres et que l’âpreté du climat n’a pas peu contribué à y maintenir des mœurs plus agrestes ;

4o Par l’intérêt qu’a le Gouvernement de cultiver, de favoriser des dispositions aux sciences qui sont plus naturelles, plus répandues peut-être qu’ailleurs et qui ne demandent que des mains habiles et des secours moins onéreux pour paraître avec avantage. La nature eût-elle été aussi avare dans le moral envers les peuples de nos montagnes qu’elle l’a été dans le physique, ce ne serait qu’un motif de plus de créer au milieu d’eux et dans les villes principales de plus grands encouragements ; mais qu’on consulte l’Histoire littéraire des départements méridionaux et plus récemment encore le succès de quelques écoles centrales, on retrouvera partout un germe fécond et abondant qui n’a besoin que de moyens de développement et de culture ;

5o Par les ressources mêmes que le sol de ces montagnes, celui en particulier de la Haute-Loire, offrent à tous ceux qui cherchent à s’instruire. Les sites les plus pittoresques, des volcans éteints, d’autres presque fumant encore, les richesses géologiques les plus abondantes, les plantes les plus rares y arrêtent à chaque instant le curieux, le voyageur, le savant. On peut s’en convaincre en lisant les livres de MM. de Soulavie, de Legrand d’Aussy, de M. Faujas de Saint-Fond et plus récemment les relations de Dolomieu et de plusieurs de ses élèves.

Un lycée étant indispensable au milieu de ces montagnes, concluons que le siège en appartient de droit à la ville du Puy qui est le centre et la ville la plus considérable.

L’air qu’on respire dans la ville du Puy est pur et salubre, la climature tempérée et agréable, les eaux saines et abondantes, le territoire fertile et bien ombré, les grains d’une qualité supérieure, les légumes et les fruits d’une bonté qui les fait rechercher au loin.

Avantages précieux pour un grand établissement d’instruction publique où le développement des facultés physiques doit être suivi avec autant de soin que celui des facultés intellectuelles et morales.

Le collège du Puy, servant aujourd’hui à l’École centrale et qui serait destiné à recevoir le lycée, est un des plus vastes et des plus beaux qu’on puisse affecter à cet établissement.

Tome II, 1881.
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