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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1879-1880, Tome 2.djvu/354

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observations météorologiques

Sur trente-huit orages observés dans la Haute-Loire en 1880, deux sont surtout remarquables par l’importance des ravages qu’ils ont exercés. Le premier a éclaté le 1er juillet ; dans sa marche du sud-ouest au nord-est, il a été observé sur vingt-sept points différents dans les trois arrondissements. Aux environs du Puy, la grêle a tout ravagé et, dans beaucoup de localités, les eaux torrentielles ont emporté des passerelles et fortement raviné les terres. Le second, celui du 7 septembre, a versé sur les plateaux situés au sud-ouest du Puy, d’immenses quantités d’eau ; le Dolaison, subitement enflé, est sorti de son lit, entraînant tout sur son passage ; deux maisons près de l’avenue de la Gare ont été démolies par le courant et la route nationale no 88 a été très endommagée.

L’état atmosphérique de l’année 1880 aurait été favorable aux récoltes sans un hiver aussi rude et aussi sec. La neige a fait complètement défaut au moment des fortes gelées ; il en est résulté des vides considérables dans les champs de froment dont le rendement a été, par suite, un peu inférieur à la moyenne. En compensation, celui des seigles a été très bon ; les céréales de printemps ont aussi fourni une récolte satisfaisante.

Après avoir eu beaucoup à souffrir des grands froids de l’hiver 1879-1880, la vigne a encore été très éprouvée par les gelées de la première quinzaine de mai ; aussi la quantité de vin récoltée est-elle insignifiante.

Les effets du froid n’ont pas été moins désastreux dans les jardins : de nombreux arbustes ont péri, ainsi que les légumes en terre, laitues d’hiver, choux, artichauts, etc. Malgré cela, l’année 1880 a encore donné une quantité raisonnable de grain, de paille et de fourrages ; on peut la considérer comme une année moyenne un peu faible.