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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1881-1882, Tome 3.djvu/111

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mémoires

Non seulement il fit refaire à neuf tous les plafonds, planchers, portes et fenêtres, mais il fit construire une vaste galerie sur toute la façade du château. Lorsqu’il mourut, il avait dépensé pour l’exécution de ces différents travaux plus de 25, 000 fr. Il restait encore beaucoup à faire. Pour mener à bien l’achèvement de l’œuvre entreprise par leur frère aîné, l’évêque de Châlons et le chevalier d’Ally s’adressèrent à Jean-Claude Portal, architecte du Puy, alors en vogue par des restaurations du même genre exécutées pour les maréchaux de Latour-Maubourg et de Vaux et pour le baron de Vachères. Portal se mit à l’œuvre vers 1768, et il paraît avoir achevé l’ensemble des plus gros travaux du château vers la fin de 1770. À cette époque, il ne restait plus qu’à terminer les décorations intérieures, celles de la nouvelle chapelle, du nouvel escalier, des appartements du troisième étage et à poser la porte en fer du cabinet des nouvelles archives sous la grande tour[1]. Le parc était presque entièrement clos de murs et les plantations bien avancées.

L’évêque de Châlons vit à peine la terminaison de tous ces embellissements. Il mourut le 13 juin 1772[2]. Son frère — il ne mourut que le 11 février 1782 — vécut encore assez pour faire planter et voir croître bon nombre d’arbres qui devaient contribuer aux agréments du Thiolent. Au reste, en exécutant tous ces travaux, les deux frères avaient moins songé à eux qu’à leur nièce, Henriette de Rochefort d’Ally, la fille de leur frère aîné, mariée avec Jean-Joseph Randon de Châteauneuf, marquis d’Apchier. Elle fut leur héritière et ses descendants possèdent encore le Thiolent.


  1. Ces archives, qui contenaient les titres des maisons de Saint-Vidal, de Rochefort d’Ally, du Thiolent, etc., étaient des plus précieuses pour l’histoire du pays. Consulter sur une partie de ces titres heureusement conservés : Annuaire du Bibliophile pour 1862. Paris, Claudin, 1862, in-18, pag. 54 et seq.

    Cette tour crénelée, qui avait tout l’aspect d’un vieux donjon, fut démolie en 1793.

  2. Voy. Oraison funèbre de Monseigneur Louis-Henry de Rochefort d’Ally, évêque et comte de Châlons, prononcée dans l’église cathédrale de Châlons-sur-Saône, le 18 août 1772, par M. l’abbé Berard. Châlons, Delorme de la Tour, 1772, in-4o, de 28 pag.