Aller au contenu

Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1881-1882, Tome 3.djvu/389

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
380
procès-verbaux

fortifie son corps, entretient sa santé, et se met à même de fournir une somme de travail plus considérable.

Ainsi tout s’enchaîne et lorsque je viens vous dire ici : élevez et engraissez des bestiaux, faites-le vite, donnez-y tous vos soins, j’ai la certitude non seulement d’agir dans votre intérêt personnel, mais de contribuer aussi au bien-être de la population et au développement de sa force matérielle.

Pourquoi faut-il qu’à côté de ces paroles que je suis heureux de vous adresser se dresse, malgré moi, un souvenir pénible ? Je voudrais le faire disparaître, mais je vous estime trop pour ne pas vous adresser même un reproche, s’il doit vous être profitable, et je suis convaincu que vous me pardonnerez ma franchise et profiterez de la leçon.

Vous avez été bien faibles à Clermont-Ferrand : vous aviez contre vous, je le sais, deux conditions mauvaises, la maladie qui avait sévi sur vos étables et l’époque reculée du concours ; mais, avec un peu plus d’énergie, un peu plus de soin peut-être, vous eussiez certainement pu faire mieux ; et un de nos exposants de la Haute-Loire, M. Couderchet, l’honorable vice-président du Comice agricole, placé dans ces mêmes circonstances défavorables, vous a prouvé que, sans faire tout à fait aussi bien, on pouvait encore faire bon. C’est une impression pénible que j’ai rapportée de ce concours : l’ensemble des bestiaux y était plus que faible et j’y ai vainement cherché un représentant de nos vieilles gloires de la montagne. Vous voyez, messieurs, que, comme je vous l’avais promis, je vous dis tout ce que j’avais sur le cœur : maintenant, je ne veux pas vous quitter sous cette pénible impression. Le mal est fait, il s’agit de le réparer. Dans deux mois, vous prendrez une éclatante revanche : nous reverrons à Montbrison cette belle et vaillante race du Mezenc, que nous avons connue autrefois : nos éleveurs de la Haute-Loire y retrouveront leurs anciens triomphes ; et au concours de la Saint-Michel, lorsque, comme aujourd’hui, nous serons en famille, je n’aurai qu’à vous féliciter de vos succès et à vous encourager à persister dans la voie du progrès. Il y a là, comme je vous l’ai dit, honneur et profit pour vous, avantage pour la population tout entière, et, en travaillant pour vous-mêmes, vous contribuez au bien-être de la République.